Recevoir un héritage, c’est souvent vu comme une bonne nouvelle. Mais dans certains cas, c’est aussi hériter… de problèmes.

Car oui, en France, il est possible d’hériter d’une dette — sans même en être conscient. Et ce piège discret, mais bien réel, a déjà mis des centaines de familles en difficulté.
Voici ce que la loi dit, ce que vous risquez… et comment vous protéger.
Ce que dit la loi : accepter, refuser ou… ne rien faire (et c’est là que ça se complique)
En France, vous avez trois choix lorsqu’une succession s’ouvre :
- L’acceptation pure et simple : vous héritez de tout, actifs et dettes
- L’acceptation à concurrence de l’actif net : vous héritez uniquement dans la limite de ce que valaient les biens
- La renonciation : vous refusez totalement la succession
Mais attention : ne pas répondre ou ignorer la succession n’est pas neutre.
Si vous agissez comme un héritier (vider un compte, vendre une voiture, occuper un logement), vous êtes automatiquement considéré comme ayant accepté.
Et dans ce cas, vous êtes responsable des dettes — même si elles dépassent la valeur de l’héritage.
Une situation plus fréquente qu’on ne le croit
- Une maison en ruine mais avec des crédits dessus
- Un parent décédé avec un découvert bancaire ou des impayés fiscaux
- Des dettes de jeux, de soins médicaux ou de crédit conso
Dans de nombreux cas, les proches pensent hériter d’un “petit quelque chose”… mais découvrent ensuite une dette parfois bien plus lourde que prévue.
Selon un notaire interrogé par France Info, ces cas augmentent, notamment après les crises économiques ou dans des familles où les finances sont peu transparentes.
Peut-on vraiment hériter d’une dette « sans le savoir » ?
Oui — et c’est là que le piège se referme.
La loi ne vous informe pas automatiquement de ce que contient l’héritage. Vous devez vous-même enquêter : demander l’actif, les passifs, les créances, les prêts…
Mais certains créanciers n’apparaissent qu’après coup :
- huissiers
- dettes fiscales oubliées
- créances anciennes ressorties après le décès
Et si vous avez déjà accepté la succession ? Trop tard : vous êtes tenu personnellement de rembourser.
Comment éviter ce piège ?
Voici 3 réflexes simples à avoir dès qu’un décès survient dans la famille :
1. Ne rien signer ou utiliser immédiatement
N’utilisez pas les biens du défunt, ne touchez pas aux comptes bancaires. Cela pourrait être vu comme une acceptation.
2. Demander l’inventaire notarié
Avant d’accepter, exigez un bilan complet du patrimoine du défunt : actifs et dettes.
3. Si doute : choisissez “à concurrence de l’actif net”
C’est la voie la plus prudente : vous ne paierez pas au-delà de ce que vous héritez. C’est un droit légal, encore trop méconnu.
Ce que vous ignorez peut vous coûter très cher
On croit hériter d’un petit compte épargne… Et on se retrouve à devoir payer les dettes d’un crédit oublié, ou les impayés d’un prêt étudiant.
Dans le doute, ne signez rien. Consultez un notaire. Et rappelez-vous que l’héritage, ce n’est pas toujours un gain — c’est parfois une responsabilité.